Les Izards. Le calvaire de Moïse et de sa famille

201311121577-full.jpgL’histoire est bien trop poignante et scandaleuse pour qu’elle soit tue, avant que la délégation toulousaine de l’APF (1) ne l’évoque ce matin en conférence de presse. Au 1 rue des Chamois à Toulouse (quartier des Izards), Moïse, un adolescent polyhandicapé est quasiment contraint de rester alité à cause du logement totalement inadapté que ses parents occupent depuis plus de deux ans et leur déménagement du quartier de Bagatelle. «On nous a mis ici dans un logement certes spacieux (1 T5) mais pas du tout fonctionnel pour notre enfant. Nous sommes à l’étage alors qu’il n’a pas l’usage de ses jambes. Les soins sont compliqués, tout comme la toilette de Moïse avec des ouvertures et des couloirs inadaptés à sa situation. Et pour prendre l’air à l’extérieur, ce n’est pas la peine d’y compter», explique Buzorel Stancu, le papa, qui s’est arrêté de travailler pour pouvoir s’occuper de son fils atteint d’un dysfonctionnement cérébral dès la naissance. Ses muscles atrophiés et sa paralysie faciale témoignent d’un lourd handicap dont il sera difficile de sortir, mais ses parents le savent. La maman attend son 5e enfant, car Moïse a déjà un grand et un petit frères, ainsi qu’une petite sœur âgée de 9 ans.

Dire que cette famille vit un enfer quotidien relève de l’évidence quand on voit le tableau offert dans ce logement HLM qui en coûte tout de même presque 1 000 € par mois pour M. et Mme Stancu (loyer + électricité). Écrasés par la souffrance née de cette injustice de la vie, ils ont décidé de se battre au printemps dernier, en sollicitant Habitat Toulouse afin de pouvoir bénéficier d’une mutation prioritaire pour un logement accessible et adapté. Relayés par les deux associations de l’APF et des Enfants de Don Quichotte, ils croyaient tenir le bon bout suite à leur rendez-vous du 28 juin avec Habitat Toulouse. Sauf que le bailleur social, par écrit, leur a signifié qu’un logement T5 adapté à leur situation était «indisponible» dans la 4e ville de France ! «Nous avons ensuite été méprisés par la préfecture que nous avons sollicitée, mais le dossier est passé en commission Dalo le 29 octobre dernier», indique Stella Montebello des Enfants de Don Quichotte. On a promis à la famille Stancu des nouvelles sous quinze jours maximum. Bonnes ou ubuesques ?

 

(1) Association des paralysés de France

Xavier Hurtevent

Article paru dans le journal "La Dépêche du midi" du 12/11/2013

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